Traçabilité des matières premières cosmétiques : pour un sourcing respectueux
D’où viennent les ingrédients de vos soins d’hygiène et de beauté ? Vous n’en savez rien et parfois les industriels non plus. La traçabilité des matières premières cosmétiques est pourtant essentielle pour garantir la qualité des produits. Mais peut-on vraiment certifier la provenance des composants de nos cosmétiques ? Découvrez la complexité et l’opacité des filières d’approvisionnement ainsi que les nouvelles voies à développer pour un sourcing respectueux des humains et de la Nature.
Traçabilité des matières premières cosmétiques : définition et repères
La traçabilité d’une matière première peut être définie comme la capacité à identifier son origine, à suivre son parcours, de sa forme brute à son utilisation pour la fabrication de produits manufacturés. Elle est au cœur de problématiques environnementales et humaines : extractions minières illégales, durabilité des matériaux, conditions de travail en mal d’éthique, exploitation des enfants, métaux et minéraux de conflits, contrefaçons… La traçabilité est essentielle pour garantir la qualité et la conformité d’un produit. Elle permet d’écarter des substances impropres ou contrefaites, des contaminations chimiques, etc.
La traçabilité et la transparence des ingrédients employés dans la fabrication des produits cosmétiques intéressent de plus en plus les utilisateurs. La conformité des matières premières est un point clé du Règlement cosmétique n° 1223/2009. C’est aux fabricants qu’il revient de garantir celle-ci. L’industrie cosmétique pour répondre à la préoccupation croissante des consommateurs a créé une base de données européenne destinée à informer et sans doute à rassurer le grand public. Cependant, la plateforme ne précise pas les conditions d’approvisionnement de ces matières premières. De plus, son impartialité n’est pas garantie.
Suivi des ingrédients cosmétiques : de multiples étapes de l’origine à l’utilisation
Culture et extraction des matières premières
Comme l’ensemble des matières premières, les actifs utilisés par l’industrie cosmétique sont issus de la culture de végétaux et de l’extraction de minéraux (argiles, dérivés du pétrole, zinc…).
Une étude du programme des Nations unies révèle que l’ensemble des industries extractives minières et agricoles sont responsables de la moitié des émissions mondiales de carbone et de la perte de plus de 80 % de la biodiversité. Elles posent également le problème des conditions de travail et de rémunération des employés de ces filières. Le sourcing est au cœur de nombreuses problématiques comme l’exploitation des enfants ou la protection des travailleurs. L’ONG World Vision estime qu’en 2025, 140 millions d’enfants travailleront dans le monde. Et 26 % d’entre eux produiront des matières premières exportées. Les matières premières cosmétiques sont une part de ce problème qui implique tous les secteurs de l’industrie.
Transformation et transport des ingrédients cosmétiques
Une fois extraits, la majorité des ingrédients subissent des transformations. Celles-ci sont également source de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre. Les produits obtenus quant à eux perdent une part plus ou moins importante de biodégradabilité.
La traçabilité ne saurait être complète sans prendre en compte le transport des marchandises dont les conséquences sur le réchauffement climatique et la pollution ne sont plus à prouver.
C’est donc l’ensemble du parcours d’une matière première cosmétique qu’il est indispensable de tracer pour avoir une vision globale de sa qualité et de son impact.
Contrôle des matières premières cosmétiques : des filières opaques
En moyenne, un ingrédient cosmétique passe par sept intermédiaires avant d’être introduit dans un soin d’hygiène ou de beauté. Producteurs, coopératives agricoles, transformateurs, transporteurs… tous ces acteurs rendent la traçabilité de l’approvisionnement complexe. De nombreuses filières sont peu transparentes, voire problématiques, tant sur le plan humain qu’environnemental. De plus, bien que des efforts d’harmonisation soient faits, les législations qui divergent selon les pays compliquent encore le suivi. Il est donc très difficile d’assurer avec certitude la qualité des matières premières cosmétiques, leur innocuité et leur impact. Des filières sûres et certifiées existent. Cependant, le surcoût engendré par leurs procédures de contrôle et de surveillance est important. Cela freine les industriels de la cosmétiques à sélectionner ces canaux d’achats.
Transparence sur les ingrédients cosmétiques : de nouvelles voies d’approvisionnement
Face à ce constat, certaines marques tentent de développer de nouvelles filières durables, éthiques et transparentes. Elles souhaitent garantir la qualité de leurs produits, mais également limiter leurs impacts sur les humains et la nature. Des actions sont possibles à toutes les étapes du parcours des matières premières cosmétiques :
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soutenir les producteurs locaux dans la mise en place de méthodes durables ;
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sélectionner des matières premières renouvelables ;
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développer le commerce équitable ;
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privilégier les matières surcyclables ;
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utiliser des moyens de transport moins polluants (voilier cargo, train) ;
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supporter les procédés de transformations responsables ;
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vérifier les certifications et les contrôles ;
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favoriser les partenariats au plus près des lieux de production, les circuits courts…
Margerie fait le choix de soutenir la production d’ingrédients par les populations vivant à proximité des programmes de protection qu’elle appuie (vanille à Madagascar, huile d’avocat au Pérou). Elle encourage une agriculture respectueuse de l’environnement et de la biodiversité et contribue à des conditions de vie décentes pour les producteurs et leurs familles. Elle noue des partenariats de confiance et développe l’utilisation de moyens de transport durables. La marque montre ainsi sa volonté de s’approvisionner dans le respect de la nature et des humains, en s’inscrivant dans un cercle vertueux et solidaire, tout en maîtrisant la traçabilité de ses matières premières afin de garantir la qualité de ses produits.
La traçabilité des matières premières cosmétiques manque de transparence et de contrôle à toutes les étapes. Les multiples intermédiaires et les législations divergentes rendent leur suivi très difficile. Mais de nouvelles voies d’approvisionnement se développent afin de garantir la qualité et l’impact des ingrédients de nos soins d’hygiène. Margerie fait le choix d’un sourcing solidaire et respectueux des humains et de la planète.