Chimie lourde et cosmétique : du pétrole dans nos shampoings

Chimie lourde et cosmétique : du pétrole dans nos shampoings

De très nombreux cosmétiques contiennent des substances issues de la chimie lourde. Cette alliance souvent méconnue n’est pas sans conséquence sur la santé, l’environnement et le réchauffement climatique. Découvrez les coulisses de la production cosmétique, où la pétrochimie s’invite dans la fabrication de vos produits d’hygiène et de beauté.  

La chimie lourde : repères et définition 

La chimie lourde est divisée en deux secteurs d’activité : la pétrochimie (ou chimie organique) et la chimie minérale. La chimie minérale fabrique des produits chimiques à partir de minéraux, de gaz et de métaux. La pétrochimie synthétise à partir de pétrole, des substances qui seront utilisées comme matières premières par de nombreuses industries : automobile, électronique, aéronautique… 

L’industrie cosmétique les intègre très largement à ses formules, notamment des ingrédients comme le silicone, la vaseline, la glycérine, les tensioactifs fluorés, les épaississants… Elle emploie également des matières plastiques dans ses emballages. 

L’objectif de la chimie lourde est de produire de grosses quantités à moindre coût. Ce qui pose des problèmes en lien avec la sécurité, la santé, la pollution, la consommation d’énergie, le recyclage des produits… C’est une source considérable d’émission de gaz à effet de serre. Ce secteur est donc au cœur des enjeux du développement durable.

La pétrochimie : une industrie polluante à toutes les étapes 

À tous les stades de leur cycle de vie, les substances issues de la chimie lourde sont source de pollution. 

La pétrochimie englobe des procédés complexes, débutant par l’extraction de pétrole brut dont les conséquences néfastes ne sont un secret pour personne :

  • dégradation des écosystèmes ; 

  • impacts sur les communautés locales ; 

  • production de déchets toxiques ; 

  • consommation d’eau ; 

  • pollution des terres, de l’eau, de l’air ;  

  • émissions de gaz à effet de serre ; 

Le pétrole obtenu subit diverses transformations chimiques, pour fabriquer des matières premières industrielles. Ces méthodes de production sont très polluantes et gourmandes en eau et en énergie. Certains processus de fabrication aboutissent à des molécules très résistantes à la dégradation dans l’environnement et très persistantes qu’on appelle polluants éternels. 

Ces substances sont finalement utilisées comme ingrédients dans nos produits d’hygiène et de beauté. Leur élimination est là encore source de pollution. Le shampoing, par exemple, est l’un des cosmétiques pouvant comporter le plus de composants nocifs pour la santé et l’environnement. Une fois rincé, il est intégralement évacué dans les eaux usées. Les agents épaississants, les silicones et autres dérivés du pétrole qu’il contient se retrouvent parfois directement dans la nature. Peu biodégradables, ils se diffusent dans l’environnement, et présentent une toxicité en particulier pour les milieux aquatiques.

Chimie lourde et cosmétique : un cocktail nocif pour la santé

Certains ingrédients, toujours largement utilisés dans l’industrie cosmétique, sont reconnus pour être polluants, mais également potentiellement dangereux pour la santé. On y retrouve les produits dérivés du pétrole comme la paraffine, la vaseline ou la glycérine. 

Pour l’industrie cosmétique, c’est la dose qui fait le poison. C’est pour cela que vous pouvez trouver dans vos savons, shampoings, crèmes hydratantes, déodorants, des substances cancérigènes, des perturbateurs endocriniens, des neurotoxiques, des allergènes ou des composés irritants dans des proportions faibles, mais bien présentes.

La mention « agit sur les couches supérieures de l’épiderme » peut laisser penser que ces molécules ne vont pas pénétrer dans notre organisme. Pourtant, on connaît mal le taux d’absorption et les effets cumulés de ces ingrédients sur notre corps. L’impact de plusieurs substances chimiques qui interagissent ensemble sur notre santé est appelé effet cocktail. Ces produits, alors qu’ils sont considérés comme sûrs individuellement, peuvent agir de manière combinée, augmentant ainsi le risque de problèmes médicaux.

Le principe de précaution : une réglementation complexe et peu réactive

Au-delà de la prudence et du bon sens, le principe de précaution est inscrit dans la constitution française depuis 2005. On peut se demander pourquoi il n’est pas appliqué face aux potentiels risques graves pour notre santé et notre environnement. Et comment des substances si controversées peuvent se retrouver dans nos produits cosmétiques. 

La réglementation cosmétique européenne, appliquée en France, est l’une des plus protectrices au monde. Mais elle est très complexe car elle s’appuie sur plusieurs autres dispositions. De plus, les différents pays de l’Union doivent se mettre d’accord sur les textes. Il y a bien des substances interdites ou dont la concentration est limitée. Cependant, des compromis sont faits entre les intérêts sanitaires et les contraintes des industriels. 

Tout ceci empêche l’application du principe de précaution, et retarde de plusieurs années l’encadrement ou l’interdiction de substances nocives. D’autre part, ces dispositions ne prennent pas en considération les impacts environnementaux. 

On se retrouve donc sur le marché avec des produits dont on ne peut pas garantir l’innocuité bien qu’ils soient réglementaires. Face à cette situation, Margerie applique strictement le principe de précaution à tous ses ingrédients, sans exception. Au moindre doute, toute substance suspecte est écartée même si la réglementation européenne et les labels bio l’autorisent.  

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La chimie verte : une solution d’avenir pour une cosmétique saine

Les créateurs de cosmétiques ne peuvent pas se passer de la chimie. Les produits doivent être agréables à appliquer, la formule doit être stable et bien se conserver pour nous faire bénéficier des bienfaits des actifs naturels.

La chimie verte, appelée aussi chimie durable ou écologique, développe des solutions pour obtenir de nouveaux ingrédients sains. Elle s’appuie sur 12 principes fondateurs dont : 

  • l’utilisation de matières premières renouvelables ; 

  • l’amélioration de l’efficacité énergétique de ses procédés de fabrication ; 

  • la prévention des pollutions et des contaminations ;

  • le maintien de la biodégradabilité. 

Margerie adhère à ces principes sans concession. Toutes ses matières premières sont issues de la chimie verte. La marque s’efforce d’avoir une vision globale de ses produits et de leur cycle de vie. Elle sait d’où ils viennent, de quelle manière ils agissent et comment ils vont se décomposer et retourner à la nature.

L’association entre la chimie lourde et la cosmétique n’est pas sans conséquence sur notre santé et notre environnement. Des processus complexes de la pétrochimie à l’utilisation finale de ces ingrédients dans nos produits d’hygiène et de beauté, chaque étape laisse son empreinte, souvent néfaste. Margerie fait le choix de la chimie verte, une voie d’avenir pour une cosmétique saine et respectueuse. Appliquant rigoureusement le principe de précaution, nos produits témoignent de notre engagement envers la transparence, la sécurité et l’éthique.