Éco-conception des cosmétiques : limiter l’impact de la fabrication
L’éco-conception des cosmétiques implique de très nombreux paramètres. Elle inclut toutes les étapes de l’élaboration d’un produit d’hygiène et de beauté. Elle nécessite de connaître les effets des ingrédients, la traçabilité de leurs provenances, mais aussi les impacts de la fabrication, de l’usage et de la fin de vie du cosmétique. Ce processus demande une analyse et une évaluation complexes du cycle de vie des produits. Nous vous invitons à découvrir les principes de l’écoconception et son application aux cosmétiques.
L’éco-conception en cosmétique : une notion usurpée à définir
L’éco-conception est une démarche qui prend en compte les enjeux environnementaux dans la conception de produits ou de services. Son objectif est de répondre aux besoins des consommateurs tout en améliorant leur impact sur l’environnement.
« L’éco-conception consiste à intégrer l’environnement dès la conception d’un produit ou service et lors de toutes les étapes de son cycle de vie » AFNOR
Dans l’industrie cosmétique, peu de marques vont au bout de cette démarche difficile. Le terme d’éco-conception est souvent usurpé et beaucoup de projets sont menés superficiellement.
La norme ISO14006 définit l’éco-conception comme une « approche méthodique qui prend en considération les aspects environnementaux du processus de conception et développement dans le but de réduire les impacts environnementaux négatifs tout au long du cycle de vie d’un produit ».
Elle implique d’analyser chaque étape de la conception avec une approche multicritères. C’est-à-dire d’étudier l’impact de l’extraction des matières premières et de l’énergie à la fin de vie du produit, en incluant la production, la logistique et l’usage. Et pour chacune d’elles, il faut prendre en compte l’ensemble des effets sur l’environnement : consommation d’énergie, de matériaux, d’eau, émissions de CO2, pollutions… L’éco-conception sert également à améliorer les impacts positifs. L’éco-conception offre des bénéfices réels, en particulier sur la préservation des ressources issues de la biodiversité et la prévention des pollutions.
L’analyse du cycle de vie : une méthode d’évaluation complexe
L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) est une méthode d’évaluation environnementale suivant les normes ISO 14040/44. Elle prend en compte un nombre important d’impacts sur l’ensemble du cycle de vie du produit. C’est l’outil le plus complet, le plus rigoureux, mais probablement le plus complexe à utiliser. Il est souvent simplifié alors qu’il nécessite de la précision et des compétences multiples et pointues. Sa complexité repose en effet sur la masse de connaissances pluridisciplinaires à acquérir (extraction des matériaux, médecine, chimie, environnement…). L’ACV demande beaucoup de temps et d’argent.
L’éco-conception se doit d’intégrer l’analyse du cycle de vie dès l’étape recherche et développement. Cependant, l’écologie et la santé ne sont pas toujours les critères prioritaires lors de la rédaction des cahiers des charges à destination des laboratoires cosmétiques. Les solutions retenues sont souvent « borderlines » afin de satisfaire les besoins de rentabilité des marques.
La fabrication des cosmétiques : des enjeux écologiques majeurs
Les impacts des méthodes de fabrication
Le processus de fabrication est une étape qui pose de nombreux problèmes environnementaux. Le secret industriel implique une opacité qui rend difficile l’accès aux données concernant la pollution générée par la production des cosmétiques.
Les impacts de la conception s’évaluent sur :
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la consommation d’eau ;
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la consommation d’énergie ;
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le bilan carbone (rejet de CO2 lors de la fabrication et du transport) ;
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le bilan toxicologique (pollution chimique émise par la conception et par le produit fini) ;
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la biodégradabilité et son impact sur l’environnement ;
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la gestion et l’élimination des déchets.
Les problèmes liés à la production des cosmétiques
De nombreuses méthodes de fabrication des produits d’hygiène et de beauté sont particulièrement problématiques. L’éthoxylation, par exemple, permet de produire des tensio-actifs (agents lavants et moussants) très utilisés. Elle entraîne une pollution chimique aiguë pour les milieux aquatiques ainsi qu’une toxicité chronique. Des techniques alternatives qui semblent s’inscrire dans l’éco-conception voient le jour. Elles ne sont pas si vertueuses qu’on le pense.
Les savons et shampoings solides industriels illustrent ce phénomène. Leurs ingrédients sont chauffés à haute température (80°) au moment de la fabrication lors du mélange des ingrédients et du coulage. Une saponification à chaud consomme énormément d’énergie et rejette beaucoup de CO2. Certains fabricants utilisent même des tunnels de refroidissement qui aggravent encore un peu plus leur bilan carbone. En outre, ces produits contiennent très souvent de l’huile de palme dont l’impact environnemental n’est un secret pour personne. Un nombre important de cosmétiques solides renferment également des tensio-actifs toxiques pour les écosystèmes, par exemple le Sodium Cocoyl Isethionate (SCI). Leurs emballages en carton évoquent un matériau recyclable et durable. Pourtant, leur fabrication et leur transport sont polluants. La traçabilité des matières premières et le recyclage de ces cartons sont pour beaucoup insatisfaisants.
C'est, d'ailleurs, la quasi-totalité des emballages présents sur le marché qui pose problème. Leurs déchets, enfouis ou incinérés, génèrent une pollution de l’air, des sols et de l’eau. Le plastique recyclé, qui peut renvoyer lui aussi une image positive, relargue des molécules toxiques dans le produit qu’il contient.
Face à ce constat, Margerie souhaite faire évoluer le modèle de l’industrie cosmétique en intégrant réellement l’éco-conception à la fabrication de ces produits.
L’éco-conception d’un produit d’hygiène
Le principe d’éco-conception s’applique à toutes les étapes du cycle de vie des cosmétiques Margerie. Nous souhaitons démontrer que des produits d’hygiène performants, sensoriels et élégants peuvent être inoffensifs pour la santé et l'environnement et solidaires. L’élaboration de notre shampoing montre cet engagement. Elle se fait :
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En utilisant un nombre limité d’ingrédients qui ne présentent aucune controverse.
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À froid pour économiser de l’énergie et réduire le rejet de CO2.
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Avec une texture innovante contenant très peu d’eau et qui ne doit pas être refroidie.
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En limitant les rejets de CO2 (électricité verte, circuits courts, transports décarbonés).
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Sans émission d’effluents toxiques.
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Dans des emballages réemployables et compostables issus de l’upcycling de déchets végétaux (bagasse de canne à sucre).
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Avec un contenu et un contenant se décomposant sans toxicité.
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Sur des contenances minimums pour ne pas multiplier les emballages.
La fabrication est une étape du cycle de vie des cosmétiques présentant de nombreux impacts environnementaux. L’éco-conception permet d’analyser et minimiser les répercussions négatives de cette production. Margerie intègre ses principes à toutes les phases de création de ses produits d’hygiène et de beauté. Elle aspire à utiliser la science et la technologie pour concevoir des soins écologiques modernes, innovants et efficaces.